Nous relayons ici un texte d’Ernest D.Pickering, qui a été publié dans sa version originale (en anglais) sous le titre « Holding Hands with the Pope, The Current Evangelical Ecumenical Craze », puis traduit en français sous le titre « La folie œcuménique des milieux évangéliques ».1 L’auteur, un pasteur baptiste américain et docteur en théologie, réagissait à la signature en 1994 d’un document œcuménique intitulé « Evangelicals and Catholics Together » (E&CT), mais son analyse est tout aussi applicable aux initiatives œcuméniques qui se sont multipliées depuis, et sa pertinence pour aujourd’hui n’est que plus évidente.
Tous les vrais chrétiens du passé, qui croyaient en la Bible, et qui ont refusé pendant des siècles de considérer l’Église catholique comme faisant partie de la véritable Église, se sont-ils donc trompés ? Les martyrs d’antan sont-ils morts en vain, eux qui ont rejeté les fausses doctrines de la « mère des prostituées, » et qui ont connu le bûcher pour prix de leurs luttes ?
Hugli Latimer, John Knox et Martin Luther étaient-ils des simples d’esprit, incapables de reconnaître les bénéfices merveilleux de l’œcuménisme, et qui ont préféré lutter de toutes leurs forces contre les nombreuses erreurs de Rome ?
Des choses étranges se passent aujourd’hui dans la chrétienté. De nombreux « vents de doctrines » sont en train de souffler, menaçant d’emporter le peuple de Dieu loin des principes qu’ils ont longtemps honorés, et des vérités que Dieu leur avait révélées.
On bâtit des ponts vers Rome
Quelqu’un a dit que c’était « l’événement le plus important des 500 dernières années de l’histoire de l’Église » ! De quoi s’agit-il ? De la signature d’une déclaration appelée « Chrétiens Évangéliques et Catholiques ensemble : La Mission Chrétienne du Troisième Millénaire. » Cette déclaration, signée, comme son nom l’indique, par des responsables évangéliques et catholiques, est réellement impressionnante. Signée le 29 mars 1994, à New York, elle constitue un document œcuménique d’une importance capitale, car elle représente un effort combiné d’enterrer la « hache de guerre », d’ignorer les différences théologiques importantes qui ont existé pendant des siècles entre différentes Églises, et de travailler ensemble comme les « membres d’une même équipe », et non comme des antagonistes.
Quels ont été les signataires de cette déclaration ?
Un des principaux rédacteurs de ce document est Richard John Neuhaus, auteur célèbre et ancien théologien Luthérien. Sa conversion à l’Église catholique romaine, il y a quelques années, a fait les gros titres de la presse évangélique. Pour justifier sa défection, Neuhaus a déclaré que « si la proclamation de la justification par la foi semblait nécessiter une division au 16ème siècle, cela ne justifie plus une division aujourd’hui. »
Outre Neuhaus, d’autres dignitaires évangéliques ont signé ce document. Parmi eux, on peut trouver :
– Bill Bright, de la Croisade Campus pour Christ,
– Mark Noll, de l’Université Wheaton,
– Charles Colson, Président de « Prison Fellowship »,
– John White, Président du Geneva College, et ancien Président de l’Association Nationale des Chrétiens Évangéliques,
– J. Packer, auteur anglais célèbre,
– Jesse Miranda, dirigeant des Assemblées de Dieu,
– Pat Robertson, télé-évangéliste et dirigeant politique évangélique,
– Richard Land, responsable des Baptistes du Sud,
– William Murphy, Archevêque de Boston,
– Francis Stafford, Archevêque de Denver,
– John O’Connor, Cardinal de New York.
Que dit ce document?
Il s’efforce d’élargir la définition du mot « chrétien, » pour y inclure le plus de monde possible, en particulier les catholiques romains, les orthodoxes orientaux, et les protestants qui ne sont pas habituellement comptés parmi les chrétiens évangéliques. L’essentiel du document est cependant consacré aux relations entre catholiques romains et chrétiens évangéliques. Il déplore leur division, et propose un moratoire du conflit catholico-évangélique.
Pour justifier le fait que les catholiques romains sont de véritables chrétiens, comme les évangéliques, le document tire argument du fait que les deux camps acceptent le Credo des Apôtres.
Le document insiste sur le fait qu’il est important de ne pas « dérober les brebis des autres. » En d’autres termes, nous ne devons plus nous soucier de faire des efforts concertés et sérieux pour gagner à Christ nos voisins catholiques. Puisqu’ils sont déjà chrétiens, pourquoi nous fatiguer ?
Le document insiste sur le fait qu’il est important de ne pas « dérober les brebis des autres. » Il déclare : « Il n’est pas légitime sur le plan théologique, ni efficace sur le plan de l’usage prudent des ressources d’une communauté chrétienne, de faire du prosélytisme au milieu des adhérents actifs d’une autre communauté chrétienne. » En d’autres termes, nous ne devons plus nous soucier de faire des efforts concertés et sérieux pour gagner à Christ nos voisins catholiques. Puisqu’ils sont déjà chrétiens, pourquoi nous fatiguer ? Nous voyons vite quelles sont les conséquences d’une telle position sur l’évangélisation et sur l’action des missions mondiales!
L’acceptation mutuelle et la communion fraternelle entre catholiques et évangéliques serait aussi justifiée par le fait que tous croient au salut par grâce. Toutefois, pour les catholiques, le salut par grâce fait référence à la grâce divine reçue au moyen des sacrements de l’Église catholique, dûment administrés par un prêtre ordonné par Rome. Tandis que le concept évangélique (ou biblique) de la grâce est une faveur imméritée reçue par la foi seule. Il y a une vaste différence entre ces deux concepts.
La pente glissante du compromis
Comment est-il possible que des responsables évangéliques respectés aboutissent aux conclusions que nous venons de décrire ? Que s’est-il passé, ou que se passe-t-il, dans l’Église de Christ aujourd’hui, pour que l’on puisse expliquer une telle déviation, par rapport à des positions honorées depuis longtemps ?
L’ombre d’un homme
La plus grande part de la confusion théologique concernant l’Église catholique romaine peut être attribuée à l’action d’un seul homme : Billy Graham. Presque une idole vivante aux yeux de nombreux chrétiens évangéliques, Billy Graham, plus que tout autre, est responsable du glissement actuel de la communauté évangélique dans les bras de l’Église de Rome.
Il y a bien longtemps qu’il a commencé à jouer avec la hiérarchie catholique. Il a reçu un doctorat honorifique de l’Université Catholique de Belmont Abbey. Il a toujours recherché la coopération des responsables catholiques lors de ses campagnes d’évangélisation. Il a renvoyé vers les paroisses catholiques les personnes qui se convertissaient à ses réunions, et qui étaient d’origine catholique. Il a toujours été publiquement honoré et félicité par les responsables catholiques. Il n’a jamais dénoncé les terribles doctrines anti-bibliques de l’Église catholique.
Étant donné que Billy Graham ne voyait aucun problème à entretenir une communion spirituelle avec l’Église catholique, et que son influence était très grande chez les évangéliques, peut-on s’étonner que d’autres responsables aient suivi son exemple ?
L’effritement d’un engagement doctrinal fort
Dans son livre remarquable, No Place for Truth [Aucune place pour la vérité], David Wells se demande, en sous-titre, ce qu’il est arrivé à la théologie évangélique. Il présente d’abondantes preuves d’un fait que l’on peut observer depuis de nombreuses années : la doctrine n’est plus essentielle pour de nombreux évangéliques. Depuis quelques années, on préfère mettre l’accent sur les « expériences communes, » plutôt que sur des convictions doctrinales communes.
« Tous ceux qui aiment Jésus » doivent s’assembler, sans se laisser arrêter par des différences de doctrines. Le mouvement évangélique dans son ensemble s’est laissé prendre dans un « flou artistique » très dangereux. « Si un catholique romain aime Jésus, je dois l’embrasser et le considérer comme mon frère en Christ ! » C’est ce que beaucoup pensent à présent.
Le facteur charismatique
Il est intéressant de noter que, dans son compte-rendu de ce document œcuménique, le « National and Religion Report » a fait le commentaire suivant: « Ce qui a réuni ces deux communautés, ce sont les expériences communes de louange qu’elles ont faites ensemble au sein du mouvement charismatique… »
Ce n’est qu’une preuve supplémentaire de l’impulsion vers l’œcuménisme générée par le mouvement charismatique moderne. Les charismatiques de tous bords se sentent de plus en plus fondés à partager leurs expériences, et ne voient aucun empêchement doctrinal à coopérer pleinement les uns avec les autres. Les charismatiques semblent s’accommoder sans aucun problème des écarts doctrinaux les plus grands.
Des causes politiques communes
Au cours des années récentes, les catholiques romains et les évangéliques ont fait cause commune dans le domaine politique. Ils ont uni leurs forces dans certains combats, comme celui de la lutte contre l’avortement, celui de l’attitude à avoir envers les homosexuels, etc… Ces efforts communs ont rapproché des responsables de ces deux communautés, alors qu’ils n’avaient jamais travaillé ensemble auparavant.
Des amitiés personnelles se sont ainsi formées, qui ont contribué à gommer les différences doctrinales qui existaient. Étant donné que ces communautés ont commencé à tomber d’accord sur certains problèmes sociaux, et que ces problèmes ont une grande importance dans la société américaine actuelle, les dirigeants des deux camps ont décidé de minimiser leurs conflits doctrinaux, au motif que « nous avons besoin de coopérer pour sauver l’Amérique. »
Le léopard aurait-il changé ses taches ?
L’Église catholique romaine aurait-elle changé ? Les chrétiens véritables, fondés sur la Bible, seraient-ils à présent libres de donner la main à Rome ? Devrions-nous abandonner notre « bigoterie, » en faveur d’une attitude plus magnanime ?
En 1962, le Pape Jean XXIII convoqua le 21ème Concile Œcuménique de l’Église catholique [appelé Vatican II]. Ce fut le plus important rassemblement religieux du siècle. Il fut décidé de faire un « aggiornamento » (une mise à jour) de l’Église catholique. Il fallait que l’Église s’ajuste aux conditions nouvelles de l’époque moderne. On introduisit de nombreux changements structurels, procéduraux et liturgiques, afin d’améliorer l’image de l’Église catholique aux yeux du monde, et de la rendre plus tolérante et plus ouverte.
On a beaucoup parlé du fait que les nombreux charismatiques que l’on rencontre actuellement au sein de l’Église catholique sont plutôt « semblables à des chrétiens évangéliques, » et partagent des croyances qui ne sont pas compatibles avec les doctrines officielles de leur Église. Ceci peut être vrai, mais ce que croient certains membres de l’Église catholique ne détermine nullement la doctrine officielle de cette Église.
Toutefois, une telle perception est défectueuse, et ses conséquences sont fatales. Vatican II n’a modifié aucune des doctrines fondamentales de l’Église catholique. Les changements n’ont été apportés qu’à l’apparence, à la forme, et non sur le fond.
Le Cardinal Gibbons, Archevêque de Baltimore et dirigeant très respecté de l’Église catholique, a déclaré, il y a de nombreuses années déjà : « L’Église catholique ne peut être réformée… L’Église n’est pas susceptible d’être réformée dans sa doctrine. L’Église est l’œuvre d’un Dieu Incarné. Comme toutes les œuvres de Dieu, il est impossible qu’elle soit réformée. »
Rappelons que le Cardinal Gibbons parlait de l’impossibilité d’un changement de doctrine, non de changements de certaines pratiques ou liturgies. Si l’Église catholique commençait à admettre qu’elle enseigne des fausses doctrines, cela mettrait effectivement en péril l’ensemble de sa structure théologique. Toute la théologie catholique romaine est fondée sur les concepts capitaux de l’infaillibilité du Pape, et de l’autorité absolue du « magistère de l’Église. »
Les déclarations personnelles de prêtres, de cardinaux ou d’autres responsables pontificaux ne constituent jamais la position officielle de Rome. On a beaucoup parlé du fait que les nombreux charismatiques que l’on rencontre actuellement au sein de l’Église catholique sont plutôt « semblables à des chrétiens évangéliques » et partagent des croyances qui ne sont pas compatibles avec les doctrines officielles de leur Église. Ceci peut être vrai, mais ce que croient certains membres de l’Église catholique ne détermine nullement la doctrine officielle de cette Église. Le catholicisme romain, contrairement au protestantisme, ne reconnaît absolument pas le droit individuel à l’interprétation de la Bible. L’enseignement doctrinal officiel doit passer par l’Église. Il doit être incorporé dans l’ensemble des dogmes que l’Église catholique a réunis tout au long des siècles.
L’infaillibilité de l’Église
La doctrine catholique affirme que l’Église catholique romaine a été divinement constituée, comme étant l’autorité unique et finale pour l’interprétation des Écritures. C’est à elle seule que revient l’autorité d’exposer la doctrine chrétienne. Un responsable catholique l’a exprimé de la manière suivante : « L’infaillibilité est l’impossibilité de commettre une erreur ou de se tromper, en particulier dans le domaine théologique. Il s’agit d’une prérogative surnaturelle, grâce à laquelle l’Église de Christ (l’Église catholique romaine), par une assistance divine particulière, est préservée de la possibilité de commettre une erreur en matière de foi et de morale. »
L’autorité suprême, en matière de doctrine, repose sur le Pape, lorsqu’il parle « ex cathedra, » c’est-à-dire depuis la chaire de Pierre, en tant que Docteur Officiel de l’Église. Voici la position officielle de l’Église catholique sur l’autorité du Pape :
« Le Pape occupe la place de Jésus-Christ sur la terre… Par droit divin, le Pape possède une pleine et entière autorité en matière de foi et de morale, et sur tous les bergers de son troupeau. Il est le véritable Vicaire de Christ, la Tête de l’Église tout entière, le Père et le Docteur de tous les chrétiens. Il en est le dirigeant infaillible. Il fonde les dogmes. Il convoque et dirige les Conciles. Il est le Juge universel de la vérité, l’arbitre du monde, le juge suprême du ciel et de la terre, le juge de tous, n’étant jugé lui-même par personne sur la terre, si ce n’est par Dieu seul. »2
Le baptême
La plupart des confessions chrétiennes considèrent le baptême comme la « porte d’entrée dans l’Église. » C’est pourquoi beaucoup de chrétiens évangéliques ont proclamé le fait que Rome avait apparemment assoupli son point de vue lors du Concile de Vatican II, en admettant le fait que des non-catholiques puissent être membres de l’Église. Nous devons cependant toujours nous rappeler que, dans l’esprit des catholiques, il n’y a pas d’autre Église que l’Église de Rome.
La déclaration officielle suivante, extraite du Catéchisme de Trente, est toujours en vigueur dans l’Église catholique : « Les nouveau-nés, tant qu’ils ne sont pas régénérés devant Dieu par la grâce du baptême, que leurs parents soient chrétiens ou infidèles, viennent au monde pour la misère et la perdition éternelles. »3 Dans leurs efforts d’apporter une solution à l’horreur d’une telle doctrine, des théologiens catholiques ont inventé le « Limbus Infantum » (Les « limbes » réservés aux nouveau-nés). Il s’agit d’un endroit où les petits enfants qui meurent sans avoir reçu le baptême continuent à exister hors du Ciel, mais sans éprouver de souffrance consciente.4
L’Église catholique continue à affirmer, comme elle l’a toujours fait, que c’est le baptême qui confère la régénération. Pour elle, le baptême est « la porte d’entrée dans la vie spirituelle, qui nous permet de devenir membres de Christ… Le baptême est la source de la nouvelle naissance spirituelle. »
Comment des chrétiens attachés à la Bible peuvent-ils, en toute bonne conscience, accepter de reconnaître et de coopérer avec une Église qui affirme que l’on devient chrétien par le baptême catholique ?
La Messe
La célébration de la Messe est essentielle dans le culte catholique. Certains non-catholiques se trompent en croyant que la Messe est semblable à leur propre pratique de la Sainte Cène. Il n’en est rien. Pour le catholicisme, « la Sainte Messe est le sacrifice du corps et du sang de Jésus-Christ, réellement présent sur l’autel sous les apparences du pain et du vin, et offert à Dieu pour les vivants et les morts. » La Messe n’est pas un simple mémorial de la mort de Christ.
Pour l’Église catholique, la Messe est réellement un sacrifice propitiatoire5, par lequel le Seigneur peut être apaisé, et qui Lui permet de pardonner les offenses et les péchés. La Messe est un moyen divin de permettre aux chrétiens de recevoir les mérites du Calvaire. Christ a acquis pour le monde entier toutes les grâces dont il a besoin pour le salut et la sanctification. Mais ces bénédictions sont conférées graduellement et continuellement, principalement par la Messe… L’intervention du prêtre est indispensable, car il dispose seul du pouvoir de transformer les éléments du pain et du vin en corps et en sang de Christ… Plus le sacrifice de la Messe est offert, et plus les grâces se répandront…
Il est évident qu’un tel enseignement va complètement à l’encontre de la doctrine biblique de l’œuvre accomplie une fois pour toutes par Christ sur la Croix : « Christ s’est offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup d’hommes, puis il apparaîtra une seconde fois, sans rapport avec le péché, à ceux qui l’attendent pour leur salut. » (Hébreux 9:28). « Lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu » (Hébreux 10:12). Considérer ceux qui croient en de telles doctrines comme « frères en Christ » revient à nier le cœur même de l’Évangile biblique!
La pénitence
Un élément fondamental de la théologie catholique est la doctrine de la pénitence : « La pénitence est le sacrement par lequel les péchés commis après le baptême sont pardonnés, par l’absolution du prêtre. » Le baptême catholique accorde le pardon des péchés commis avant la réception de ce sacrement. Tandis que, pour les péchés commis après le baptême, il doit y avoir une confession, une contrition, et l’accomplissement satisfaisant des bonnes œuvres requises par l’Église. Un communiant catholique est donc constamment lié à un prêtre, seul capable de lui administrer le pardon de ses péchés.6
Le salut
Un catholique romain qui accepte les enseignements de son Église ne peut jamais espérer parvenir à une certaine connaissance du salut. Le Concile de Trente a lancé une malédiction contre tous ceux qui prétendaient avoir un salut éternel : « Si quelqu’un dit que l’homme une fois justifié… ne peut plus perdre la grâce…, qu’il soit maudit. »7 Les catholiques refusent le salut par grâce donné par la foi seule. C’était l’un des principaux enjeux de la Réforme Protestante. Pour le catholicisme, il faut nécessairement la foi et les œuvres pour être sauvé : « Les bonnes œuvres, par conséquent, sont la raison pour laquelle Dieu accorde la récompense de la vie éternelle. »8
Certains peuvent croire que le catholicisme romain aurait récemment rejeté certaines de ces doctrines concernant le salut. Il n’en est rien ! Pour preuve, lisez cette déclaration faite il n’y a pas longtemps par des enseignants catholiques :
Les catholiques romains ne sont pas troublés si une doctrine donnée n’est pas confirmée par les Écritures. À partir du moment où cette doctrine a été officiellement approuvée par le magistère, c’est-à-dire par l’autorité du Pape et des évêques, elle peut être acceptée comme authentique.
Manifestement, de telles doctrines sont entièrement opposées au Nouveau Testament. Cette vérité, cependant, ne trouble pas les catholiques romains traditionnels. La déclaration suivante, faite par un personnage officiel de la hiérarchie catholique, nous fait comprendre pourquoi: « Quand on nous demande sur quoi les catholiques fondent leurs doctrines, notre réponse est la suivante : sur une autorité doctorale vivante. Cette autorité est représentée par le Pape et les évêques, dont le devoir est de promouvoir la vérité révélée. Les catholiques sont donc libérés de la nécessité de s’intéresser personnellement aux questions de doctrine. Ils peuvent vivre dans une tranquille certitude que la doctrine de l’Église est la doctrine de Christ Lui-même. »
Les catholiques romains ne sont pas troublés si une doctrine donnée n’est pas confirmée par les Écritures. À partir du moment où cette doctrine a été officiellement approuvée par le magistère, c’est-à-dire par l’autorité du Pape et des évêques, elle peut être acceptée comme authentique. Même si cette position a souvent été remise en question par de nombreux catholiques, en particulier en Amérique, elle demeure la position ferme de Rome.
Répétons que nous devons toujours garder à l’esprit que la position de l’Église catholique n’est jamais définie par l’opinion populaire, ni même l’opinion des ecclésiastiques. Elle dépend exclusivement des directives particulières données par le Pape et les évêques.
Est-ce un péché de rester séparé du catholicisme romain ?
Dans la déclaration officielle mentionnée au début de cet article, nous trouvons écrit ceci: « Nous, catholiques et évangéliques, confessons ensemble nos péchés contre l’unité que Christ a voulue pour tous Ses disciples. »
En lisant cette déclaration, nous devons nous poser les questions suivantes : Est-ce un péché de rester séparé du catholicisme romain, et de ne pas entretenir de communion spirituelle avec lui ? Si nous continuons à nous maintenir dans une telle séparation, devons-nous nous repentir de notre mauvaise attitude, et accepter l’Église catholique comme une véritable Église chrétienne ? C’est pourtant ce que les évangéliques partisans de l’œcuménisme nous demandent de faire !
Au cours des siècles passés, les baptistes ont été, parmi tous les groupes chrétiens, celui qui s’était toujours le plus fortement opposé à l’Église catholique. C’est donc avec un grand étonnement que nous pouvons lire le compte-rendu de presse suivant :
« Frank Ruff prit ses raccourcis habituels en pénétrant au cœur de l’ensemble massif de bâtiments connu sous le nom de « Vatican Baptiste ». « Bonjour, Père Frank », lui dit le garde de sécurité, lui-même catholique, lorsque Ruff pénétra dans les bureaux exécutifs de la Convention des Baptistes du Sud. On remarque, au milieu de la foule des Baptistes, le costume clérical du prêtre et son col de clergyman. Mais quand Frank Ruff exerce son activité de représentant de la Convention Nationale des Évêques Catholiques au sein de l’Église des Baptistes du Sud, personne ne s’offusque de sa présence. La coopération entre les dirigeants des 59 millions de catholiques romains américains et des 15 millions de baptistes du Sud est devenue de l’histoire ancienne ! »
Norman Geisler, apologète chrétien bien connu, dans une interview concernant la coopération entre catholiques et évangéliques, tire cette conclusion : « Les différences ne sont pas aussi grandes qu’on le perçoit en général, et elles ne sont pas vitales. Selon moi, il ne s’agit pas d’hérésies, d’un côté comme de l’autre. »
On lui posa alors la question suivante : « Pensez-vous que les évangéliques sont de plus en plus conscients des points de doctrines communs qu’ils partagent avec les catholiques ? » Voici sa réponse : « Je dois admettre que de plus en plus d’évangéliques ressentent le besoin de coopérer, sur le plan social et sur le plan moral. C’est une bonne chose, parce que cela a obligé les évangéliques à réévaluer leurs relations avec les catholiques romains. Mais il y a aussi la prise de conscience d’une compréhension plus grande sur le plan doctrinal. J’ai eu une conversation avec certains responsables évangéliques importants, lors de la dernière réunion de la Société de Théologie Évangélique, et ils étaient tout à fait d’accord avec moi. »
C’est une déclaration réellement effrayante ! Non seulement l’un des principaux théologiens évangéliques pense que nous devrions accepter les catholiques romains, mais il connaît plusieurs « copains » qui sont d’accord avec lui. Cela n’augure rien de bon pour les milliers de jeunes étudiants et tous les membres des églises qui dépendent de leur influence ! Il deviendra de plus en plus évident que nous n’avons plus besoin de nous opposer aux hérésies de Rome, parce que ce ne sont pas réellement des « hérésies. »
Apprenez à dire « non »!
Ceux qui cherchent à promouvoir des rapports plus étroits avec le catholicisme romain ignorent sans vergogne certains principes bibliques pourtant clairs.
La Bible nous demande de ne pas accepter ceux qui enseignent des fausses doctrines, mais de les rejeter.
Paul a dû affronter certaines déviations doctrinales majeures parmi les églises de Galatie. Il s’est opposé aux faux docteurs en termes sans équivoque. Les chrétiens devaient fuir ces enseignements, et ces faux enseignants étaient « anathèmes, » c’est-à-dire maudits (Galates 1:8).
Même lorsque l’apôtre Pierre s’est laissé aller à certains compromis, Paul lui résista « en face, parce qu’il était répréhensible » (Galates 2:11). Il ne considéra pas ceux qui judaïsaient et leurs complices « évangéliques » comme leur apportant des « éclairages nouveaux, » ou « exerçant leurs droits de sacrificateurs. » Il considéra leurs enseignements comme mortellement dangereux, et se donna beaucoup de mal à les dénoncer.
Examinons les faits en face : les doctrines essentielles de l’Église catholique romaine sont de pures hérésies. Elles ne sont pas confirmées par la Parole de Dieu. Quelle doit donc être l’attitude de ceux qui veulent rester fidèles au Seigneur, envers ceux qui ne leur apportent pas la doctrine de Christ ? « Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut ! car celui qui lui dit Salut participe à ses mauvaises œuvres » (2 Jean: 10-11).
Remarquez que Dieu considère les fausses doctrines comme des « mauvaises œuvres. » Ceux qui apportent ces doctrines peuvent se montrer très suaves, sincères et agréables. Certains responsables catholiques sont vraiment de « braves gens, » qui parlent de Christ et de Son œuvre. Toutefois, nous ne devons pas quitter de vue le point essentiel. Le point essentiel est le suivant : ces gens nous enseignent-ils des doctrines que l’on peut trouver dans le Nouveau Testament ? Si ce n’est pas le cas, nous devons les rejeter.
Ceux qui s’engagent sur les mauvaises voies du salut ne doivent pas être considérés comme « nos frères et sœurs. »
Le point principal, sur lequel Paul a insisté dans son épître aux Galates, était le suivant: Si quelqu’un vient corrompre le pur Évangile de Christ, ou y ajoute quoi que ce soit, nous devons rejeter une telle personne : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! » (Galates 1:8-9).
Les catholiques ont appris à parler d’une manière qui semble convaincante aux évangéliques crédules, mais ils n’ont pas changé un iota à leurs enseignements fondamentaux.
Quand Martin Luther, qui était encore moine, s’est rendu à Rome, il a gravi les « escaliers de Pilate », » la « scala sancta », en récitant des « Pater Noster » et en priant pour les âmes du purgatoire. Par ces bonnes œuvres, il espérait délivrer des âmes souffrantes de ce lieu de tourments. Où avait-il appris ces croyances ? Dans l’Église catholique romaine, qui les lui avait enseignées ! L’Église enseigne toujours les mêmes choses aujourd’hui ! Ceux qui dépendent des bonnes œuvres, les leurs ou celles des autres, pour être assistés dans leur marche vers le Ciel, peuvent-ils être considérés par la Bible comme des membres du Corps de Christ, comme des chrétiens réellement nés de nouveau ?
Certains pourront dire : « N’est-il donc pas possible que certains catholiques soient sauvés ? » Sans doute, certains peuvent l’être. Mais il faut ajouter ceci :
1.- Le nombre de ceux qui sont sauvés doit sans doute être très faible, en comparaison du nombre total des catholiques.
2.- Un chrétien réellement né de nouveau, enseigné par l’Esprit, ne pourrait pas rester longtemps au sein d’une organisation aussi apostate.
3.- La présence de chrétiens convertis dans l’Église catholique ne signifie absolument pas que les enseignements de cette Église soient acceptables. On trouve aussi des chrétiens nés de nouveau dans les Églises protestantes libérales, mais cela ne justifie pas l’apostasie du système auquel ils appartiennent. Ces chrétiens devraient quitter ces Églises, comme devraient le faire les chrétiens encore affiliés à l’Église catholique. Il est extrêmement triste de voir des responsables tels que Billy Graham conseiller à des catholiques (qui cherchent la vérité) de ne pas quitter leur Église, mais de rester en son sein pour tenter de la réformer!
Le point fondamental est le suivant : Si quelqu’un ne se confie pas uniquement en l’œuvre parfaitement accomplie par Christ pour son salut, il ne peut pas être chrétien. Christ « nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit » (Tite 3:5). Le sacrifice de Christ est parfait. Il ne peut pas être perpétué ou reproduit. « Après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, il s’est assis pour toujours à la droite de Dieu » (Hébreux 10:12).
Le fait que Christ se soit « assis » souligne la nature achevée de Son œuvre. Les sacrificateurs de l’Ancien Testament ne s’asseyaient jamais pendant qu’ils accomplissaient leurs tâches. C’était dû au fait qu’ils avaient toujours quelque chose à faire. Tandis que Christ n’a plus rien à faire en ce qui concerne notre salut. Il a tout accompli. C’est L’insulter que de vouloir ajouter quelques bonnes œuvres humaines à ce qu’Il a accompli. C’est nier l’enseignement de la Bible concernant Son œuvre.
Vouloir sauver notre société de son effondrement moral n’est pas une raison suffisante pour désobéir aux enseignements clairs de la Parole de Dieu.
« L’Amérique est moralement détruite. Ceux qui croient en l’héritage judéo-chrétien doivent faire front ensemble. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être divisés sur des différences doctrinales qui ne sont pas essentielles ! » C’est le cri de beaucoup d’évangéliques aujourd’hui. C’est ce que proclament aussi de nombreux dirigeants catholiques.
C’est ce que dit en substance un avocat catholique, William Bentley Ball, qui a publié un article dans la Revue Christianity Today, sous le titre : « Pouvons-nous travailler ensemble ? » Voici ce que dit le résumé de cet article : « Un avocat catholique connu exhorte les catholiques et les évangéliques à œuvrer ensemble contre l’esprit de laïcité effréné. Dans son article, Ball écrit que beaucoup de ses clients chrétiens lui demandent s’il a accepté Jésus-Christ comme son sauveur personnel. Sa réponse révèle la terrible ignorance de la plupart des catholiques romains concernant la question de la nouvelle naissance. Voici ce que Ball leur répond : « Le nom de ma paroisse est ‘Église du Sacré-cœur de Jésus’. C’est une phrase pleine de vénération, chargée de la signification la plus tendre. Nous croyons que nous recevons réellement le corps et le sang de Jésus quand nous prenons la Communion. »
Voici un homme instruit, un catholique romain, laïc de premier plan, qui croit avoir accepté Christ comme Sauveur, parce qu’il prend régulièrement le Saint Sacrement ! Y aurait-il un témoignage plus éloquent de la raison pour laquelle les catholiques ont besoin d’être évangélisés, c’est-à-dire exactement ce que beaucoup de responsables évangéliques nous demandent aujourd’hui de ne plus faire ! Que Dieu fasse miséricorde à Son Église en ces jours d’affreuse confusion !
Le fait de vouloir sauver l’Amérique des profondeurs de sa chute morale suffit-il à autoriser les évangéliques à ignorer les erreurs grossières du catholicisme, à déclarer orthodoxe sa doctrine, à reconnaître les catholiques comme des frères, et à faire avec eux des cultes communs ? Beaucoup le croient. C’est aussi ce que pense Norman Geisler, théologien évangélique célèbre, qui a enseigné au Séminaire de Dallas et à l’Université Liberty. Ce qu’il pense des relations entre évangéliques et catholiques peut être résumé dans le titre d’une interview qu’il a accordée sur ce sujet : « Si on ne se tient pas ensemble, on va tous couler séparément ! »
La Bible dit clairement que la première tâche de l’Église n’est pas de réformer la société, mais de perpétuer et de propager « la foi qui a été donnée aux saints une fois pour toutes. » En toute bonne conscience, nous ne pouvons pas abandonner, compromettre ou modifier les vérités de la Parole de Dieu, sous prétexte que nous travaillons ensemble à corriger les errements de la société !
Nous sommes heureux que des catholiques romains prennent position pour la sainteté de la vie, et s’opposent à l’avortement. Mais, sous prétexte qu’ils ont adopté cette position, nous ne pouvons pas passer au-dessus des erreurs monstrueuses de l’Église de Rome, et déclarer que ses fidèles sont des vrais chrétiens. Un véritable ancien, celui qui honore Christ, doit être « attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs » (Tite 1:9).
Ce verset met l’accent sur certains éléments importants :
1.- La saine doctrine est importante, et doit être enseignée.
2.- Il existe des gens qui s’opposent à cette saine doctrine.
3.- Il faut vigoureusement défendre la saine doctrine, et s’opposer à tous ceux qui la contredisent.
Le catholicisme romain n’enseigne pas la saine doctrine. Il faut donc s’y opposer vigoureusement, et dénoncer ses doctrines erronées.
Prétendre que le catholicisme romain soit une expression valide de la foi chrétienne revient à condamner des multitudes de catholiques à l’enfer éternel.
Nous l’avons déjà dit, la doctrine catholique ne met pas en avant le salut par grâce obtenu par la foi seule. Il ajoute les bonnes œuvres à la foi, comme étant nécessaires au salut. Le théologien Jésuite Avery Dulles s’est efforcé de tourner soigneusement autour du pot, afin de ne pas choquer ses lecteurs, pour la plupart évangéliques, dans une interview qu’il a accordée à la revue Christianity Today. Il a pourtant lui-même admis qu’il existe de grandes différences entre les doctrines évangéliques du salut et les doctrines catholiques sur ce sujet. Dulles fait remarquer, à propos de la « justification », que « vous pouvez devenir de plus en plus justifié. » Il confond la justification et la sanctification. Il a aussi déclaré que « nous pouvons mériter le salut, pourvu que nous persévérions dans la grâce… Nous ne prétendons pas que nous sommes déjà pleinement sauvés, sous prétexte que nous ne pourrions plus être perdus… C’est pourquoi nous espérons être sauvés… Mais ce n’est pas une assurance absolue. »
Quel triste témoignage, surtout quand nous pensons qu’il est donné par un des plus éminents théologiens de l’Église catholique ! Il ne peut « qu’espérer » être sauvé ! Malgré cela, beaucoup de voix évangéliques, et non des moindres, s’élèvent pour nous dire qu’il n’y a aucune hérésie dans le catholicisme romain !
De quoi ont besoin les catholiques ? Ils ont besoin d’entendre le merveilleux message du salut que Christ nous a offert par Son œuvre accomplie à la croix.
Que diront ceux qui ont déjà quitté le catholicisme romain, souvent au prix de grands sacrifices ? Allons-nous leur dire que nous nous sommes trompés, et que l’Église dans laquelle ils étaient nés, dans laquelle ils ont été élevés, est à présent une véritable Église chrétienne ?
L’impact de cette nouvelle position sur les efforts missionnaires dans le monde sera catastrophique. Beaucoup de missionnaires évangéliques œuvrent dans des pays en majorité catholiques. Beaucoup de leurs convertis, au cours des années, sont venus de l’Église catholique. Allons-nous cesser de nous efforcer d’évangéliser ces populations ? Que diront ceux qui ont déjà quitté le catholicisme romain, souvent au prix de grands sacrifices ? Allons-nous leur dire que nous nous sommes trompés, et que l’Église dans laquelle ils étaient nés, dans laquelle ils ont été élevés, est à présent une véritable Église chrétienne ?
Quelle confusion un tel aveu entrainerait ! Avons-nous gaspillé des siècles et des millions de dollars de l’argent du Seigneur afin de sauver des gens qui étaient déjà sauvés ?
En outre, l’œcuménisme évangélique représenté dans ce mouvement de conciliation sera une menace pour toutes les églises et institutions locales qui s’efforcent d’être fidèles à la Parole de Dieu.
En raison de l’émergence de nombreux propagateurs de cet « œcuménisme évangélique », beaucoup de chrétiens seront influencés par ce qu’on leur dira. Les médias chrétiens se sont déjà largement ouverts à ce courant de pensée. Les jeunes inscrits dans des instituts et écoles bibliques vont être infectés par cette notion. Tous les pasteurs et autres responsables qui veulent rester attachés à la vérité biblique seront soumis à une pression accrue. On va les considérer comme des « fauteurs de troubles », et les accuser de militantisme excessif. On dira qu’ils manquent d’amour.
Bien plus, les catholiques romains qui sont au courant de cette nouvelle approche (car leurs responsables ne se privent pas de la claironner) deviendront de plus en plus résistants à l’Évangile, et hostiles à ceux qui veulent le leur annoncer. Ils leur diront : « Nous ne sommes pas perdus ! Nous faisons partie du Corps de Christ ! Vos propres conducteurs nous l’affirment ! Nous n’avons pas besoin d’être évangélisés ! »
Les responsables catholiques sont en train de faire circuler des déclarations très astucieusement rédigées, dans l’intention d’impressionner les évangéliques, et les pousser à embrasser l’idée que les catholiques ne sont pas différents des véritables chrétiens attachés à la Bible. Une déclaration semblable vient de paraître dans une revue catholique, sous le titre : « Comment les catholiques doivent répondre aux chrétiens fondamentalistes. »
Cet article présentait dix questions fréquemment posées aux catholiques. L’auteur, un prêtre, Raymond Brown, donnait les réponses considérées comme adéquates. Ces réponses étaient formulées de telle manière que ceux qui n’étaient pas familiers avec la doctrine catholique devaient les juger bonnes.
Il est certain que de semblables articles vont continuer à paraître, sous la plume de représentants des deux parties. Il n’en résultera qu’une confusion toujours plus grande.
Conclusion
Nous devons reconnaître qu’il y a plusieurs courants au sein de l’Église catholique. On peut ainsi distinguer :
1 . Les libéraux. Parmi eux figure Hans Kung, qui a écrit des livres assez critiques sur le catholicisme romain, mais qui ne peut être lui-même considéré comme un fondamentaliste biblique. Il partage le point de vue des protestants libéraux.
2. Les traditionalistes. Ce sont ceux qui sont attachés aux doctrines traditionnelles de l’Église catholique.
3. Les charismatiques. De nombreux catholiques sont passés sous l’influence du mouvement charismatique contemporain. Ils continuent à pratiquer leurs croyances au sein du catholicisme romain. Cependant, comme l’a remarqué un auteur, « ils ne se préoccupent pas trop d’harmoniser leur foi nouvelle avec les enseignements de leur Église. »
4. Les catholiques romains « culturels. » Ce sont ceux qui sont nés dans le catholicisme, et qui lui sont liés par des liens émotionnels et souvent ethniques. Leur implication est plus culturelle que théologique.
Toutefois, il faut encore le souligner, la position officielle de l’Église catholique ne dépend pas des positions de ces divers courants, ni de celle des individus qui les composent. La position officielle de l’Église catholique est exclusivement énoncée par ses docteurs patentés. Ces docteurs officiels exercent une autorité collective, qui leur permet d’établir la « doctrine catholique. » L’Église catholique se considère comme l’instrument du Saint-Esprit promis par Christ, qui prendrait de ce qui appartient à Christ pour guider les chrétiens dans le chemin de la vérité dans la suite des temps (Jean 16:13). En d’autres termes, c’est l’Église catholique, au travers de sa hiérarchie, qui se considère le « Docteur » de tous les chrétiens.
Les catholiques romains sont-ils vraiment « évangéliques » ? La réponse qu’on apporte à cette question dépend de l’importance que chacun accorde à la doctrine du Nouveau Testament . Nous craignons que David Wells ait raison lorsqu’il écrit : « Je considère que la foi s’est considérablement dégradée à la suite d’alliances avec la culture moderne. Il en résulte que l’évangélisme se définit à présent en termes d’expériences et non de conformité à la vérité. Puisque les expériences vécues par les évangéliques sont souvent similaires à celles que vivent les catholiques, devrait-on prendre au sérieux les différences doctrinales ou les accentuer indument ? »
Pour beaucoup d’évangéliques, la réponse à cette question est : « Non ». Kenneth Kanzer, auteur et ancien éditeur de Christianity Today, a dit qu’il « se réjouissait de tous les nouveaux évangéliques qui se lèvent au sein de l’Église catholique, » et que « nous ne devrions pas attaquer ce qui nous apparait comme des vestiges de la doctrine catholique. »
Aussi longtemps que des hommes aussi en vue que celui-ci continueront à dire que nous ne devrions pas attaquer et réfuter les innombrables erreurs du catholicisme, nous continuerons à voir s’effriter la position doctrinale de l’Église évangélique dans son ensemble, et à voir se développer rapidement l’œcuménisme.
Rappelons-nous la consternation de l’apôtre Paul, quand il apprit que des « légalistes » s’étaient infiltrés dans les églises de la Galatie. Il les appelle des « faux frères », des gens qui se prétendent « évangéliques » et qui ne le sont pas. « Et cela, à cause des faux frères qui s’étaient furtivement introduits et glissés parmi nous, pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, avec l’intention de nous asservir » (Galates 2:4).
Quelle a été l’attitude de Paul envers ces gens, dont certains étaient illustres, et qui tentaient d’ôter à l’Évangile sa puissance ? Paul a dit : « Nous ne leur cédâmes pas un instant et nous résistâmes à leurs exigences, afin que la vérité de l’Évangile fût maintenue parmi vous » (Galates 2:5).
Il ajouta que même si certains d’entre eux se considéraient comme « quelque chose, » c’est-à-dire importants, lui, Paul, ne regarderait pas à l’apparence des personnes, mais continuerait à défendre partout la foi.
Nous devons faire de même aujourd’hui. L’ordre que nous a adressé Jésus, notre Roi, est toujours valable : « C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté » (Éphésiens 6:13).
Notes bibliographiques : Les citations de cet article sont tirées des articles et livres suivants (en anglais) :
– David Hunt, « The Gospel Betrayed, » The Berean Call, May 1994.
– « Neuhaus Leaves Lutheran Church for Catholicism, » Christianity Today, October 8, 1990, p. 60.
– National and International Religion Report, April 4, 1994, p. 1.
– James Cardinal Gibbons, The Faith of Our Fathers, p. 73.
– P. J. Toner. « Infallibility, » The Catholic Encyclopedia, 19 10 edition, VII, 790.
– New York Catechism.
– Trent Catechism.
– N. G. M. Van Doornick, S. Jelsma, and A. Van de Lisdonk. A Handbook of the Catholic Faith, edited by John Greenwood.
– Catechism of Christian Doctrine, « What Is The Holy Mass? »
– Pocket Catholic Dictionary, pp. 248-49.
– Baltimore Catechism, p. 300.
– Council of Trent, Canon 23.
– Vatican II, Flannery’s Edition, 1, 64-66.
– Press release by Baptist Press, March 4, 1994.
– « If We Don’t Hang Together, We’re Going to Hang Separately, »
– Interview with Norman Geisler, The Southern Cross, January 13, 1994.
– William Bentley Ball, « Why Can’t We Work Together? » Christianity Today, July 16, 1990, p. 22.
– « America’s Catholics: What They Believe, » Christianity Today, November 7, 1986, p. 27.
– Raymond Brown, « Biblical Fundamentalism: How Should Catholics Respond? » St.Anthony Messenger, June 1950.
– Kenneth Kantzer, editorial, « Church On The Move, » Christianity Today, November 7, 1986, p. 17.
– David Wells, « To Dialogue or Not To Dialogue, » Action, March-April 1987, P. 8.
- La version originale (en anglais) de ce texte peut aujourd’hui être consultée à l’adresse suivante : https://www.baptistworldmission.org/wp-content/uploads/Holding-Hands-with-The-Pope-Pickering.pdf Sa traduction française est consultable ici, sur le site « Regard, bibliothèque chrétienne online » et porte la mention suivante: « Reproduction autorisée pourvu qu’elle soit intégrale, et que la source soit indiquée ». Agiadzo n’a modifié que quelques passages de cet article, pour que leur traduction soit davantage conforme au texte original. La mise en page globale de l’article, et la mise en valeur de certains passages, relèvent du choix et de la responsabilité exclusive d’Agiadzo.
- Pour être tout à fait précis, cette citation n’est pas extraite d’un Catéchisme de l’Église Catholique, mais d’un catéchisme de l’Église épiscopalienne des États-Unis, publié au début du XIXe siècle et appelé « Old New York Diocesan Catechism ».
Ce texte n’est donc pas en lui-même la formulation de l’enseignement magistériel de l’Église catholique sur la papauté. Ceci dit, nous renvoyons les lecteurs à des textes officiels du magistère catholique, qui ont la particularité de dépeindre la papauté et ses pouvoirs en des termes extrêmement proches de ceux de la citation utilisée par l’article. Par ordre chronologique, et pour ne citer que ceux-là :• Concile Vatican I, Constitution Pastor Aeternus, 18 juillet 1870 [consultable en ligne : ici] :
« Nous renouvelons la définition du concile œcuménique de Florence, qui impose aux fidèles de croire que le Saint-Siège apostolique et le Pontife romain possèdent la primauté sur toute la terre ; que ce Pontife romain est le successeur du bienheureux Pierre, le chef des Apôtres et le vrai vicaire du Christ, la tête de toute l’Église, le père et le docteur de tous les chrétiens ; qu’à lui, dans la personne du bienheureux Pierre, a été confié par notre Seigneur Jésus-Christ plein pouvoir de paître, de régir et de gouverner toute l’Église comme le disent les actes des conciles œcuméniques et les saints canons. » (chapitre 3)
« Nous condamnons et réprouvons les opinions de ceux qui disent qu’on peut légitimement empêcher cette communication du chef suprême avec les pasteurs et les troupeaux, ou qui l’assujettissent au pouvoir civil, en prétendant que ce qui est décidé par le Siège apostolique ou par son autorité pour le gouvernement de l’Église n’a de force ni de valeur que si le placet du pouvoir civil le confirme. Parce que le droit divin de la primauté apostolique place le Pontife romain au-dessus de toute l’Église, nous enseignons et déclarons encore qu’il est le juge suprême des fidèles et que, dans toutes les causes qui touchent à la juridiction ecclésiastique, on peut faire recours à son jugement. Le jugement du Siège apostolique, auquel aucune autorité n’est supérieure, ne doit être remis en question par personne, et personne n’a le droit de juger ses décisions. C’est pourquoi ceux qui affirment qu’il est permis d’en appeler des jugements du Pontife romain au concile œcuménique comme à une autorité supérieure à ce Pontife, s’écartent du chemin de la vérité.
Si donc quelqu’un dit que le Pontife romain n’a qu’une charge d’inspection ou de direction et non un pouvoir plénier et souverain de juridiction sur toute l’Église, non seulement en ce qui touche à la foi et aux mœurs, mais encore en ce qui touche à la discipline et au gouvernement de l’Église répandue dans le monde entier, ou qu’il n’a qu’une part plus importante et non la plénitude totale de ce pouvoir suprême ; ou que son pouvoir n’est pas ordinaire ni immédiat sur toutes et chacune des églises comme sur tous et chacun des pasteurs et des fidèles, qu’il soit anathème.» (chapitre 3)« Enfin, le concile de Florence a défini : Le Pontife romain est le vrai vicaire du Christ, la tête de toute l’Église, le père et le docteur de tous les chrétiens ; à lui, dans la personne du bienheureux Pierre, a été confié par notre Seigneur Jésus-Christ plein pouvoir de paître, de régir et de gouverner toute l’Église. » (chapitre 4)
« Le Pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs. Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l’Église. Si quelqu’un, ce qu’à Dieu ne plaise, avait la présomption de contredire notre définition, qu’il soit anathème. » (chapitre 4)
• Code de droit canonique, promulgué par le pape Jean-Paul II en 1983, et consultable en ligne ici : Code de droit canonique
Canon 331 – L’Évêque de l’Église de Rome, en qui demeure la charge que le Seigneur a donnée d’une manière singulière à Pierre, premier des Apôtres, et qui doit être transmise à ses successeurs, est le chef du Collège des Évêques, Vicaire du Christ et Pasteur de l’Église tout entière sur cette terre ; c’est pourquoi il possède dans l’Église, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu’il peut toujours exercer librement.
Code de droit canon, Livre II, 2e partie, Section I, chapitre I, art. 1, § 3 : Contre une sentence ou un décret du Pontife Romain, il n’y a ni appel ni recours.
Canon 749 – § 1. Le Pontife Suprême, en vertu de sa charge, jouit de l’infaillibilité dans le magistère lorsque, comme Pasteur et Docteur suprême de tous les fidèles auquel il appartient de confirmer ses frères dans la foi, il proclame par un acte décisif une doctrine à tenir sur la foi ou les mœurs.
Canon 752 – Ce n’est pas vraiment un assentiment de foi, mais néanmoins une soumission religieuse de l’intelligence et de la volonté qu’il faut accorder à une doctrine que le Pontife Suprême ou le Collège des Évêques énonce en matière de foi ou de mœurs, même s’ils n’ont pas l’intention de la proclamer par un acte décisif ; les fidèles veilleront donc à éviter ce qui ne concorde pas avec cette doctrine.
Canon 1404 – Le Premier Siège n’est jugé par personne.
• Catéchisme de l’Église catholique, promulgué par le pape Jean-Paul II, 1992 [consultable ici : Catéchisme de l’église catholique]
§ 881 : « Le Seigneur a fait du seul Simon, auquel il donna le nom de Pierre, la pierre de son Église. Il lui en a remis les clefs ; Il l’a institué pasteur de tout le troupeau. »
§ 882 : « En effet, le Pontife romain a sur l’Église, en vertu de sa charge de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l’Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu’Il peut toujours librement exercer. »
§ 883 : Le collège ou corps épiscopal n’a d’autorité que si on l’entend comme uni au Pontife romain, comme à son chef. Comme tel, ce collège est lui aussi le sujet d’un pouvoir suprême et plénier sur toute l’Église, pouvoir cependant qui ne peut s’exercer qu’avec le consentement du Pontife romain. »
§ 884 : « Il n’y a pas de Concile Œcuménique s’il n’est comme tel confirmé ou tout au moins accepté par le successeur de Pierre. »
§ 891 : « De cette infaillibilité, le Pontife romain, chef du collège des évêques, jouit du fait même de sa charge quand, en tant que pasteur et docteur suprême de tous les fidèles, et chargé de confirmer ses frères dans la foi, il proclame, par un acte définitif, un point de doctrine touchant la foi et les mœurs. (…). Lorsque, par son Magistère suprême, l’Église propose quelque chose à croire comme étant révélé par Dieu et comme enseignement du Christ, il faut adhérer dans l’obéissance de la foi à de telles définitions. »
§ 892 : « L’assistance divine est encore donnée aux successeurs des apôtres, enseignant en communion avec le Successeur de Pierre, et, d’une manière particulière, à l’évêque de Rome, Pasteur de toute l’Église, lorsque, sans arriver à une définition infaillible et sans se prononcer d’une manière définitive, ils proposent dans l’exercice du Magistère ordinaire un enseignement qui conduit à une meilleure intelligence de la Révélation en matière de foi et de mœurs. A cet enseignement ordinaire les fidèles doivent donner l’assentiment religieux de leur esprit qui, s’il se distingue de l’assentiment de la foi, le prolonge cependant. »
- Catéchisme du Concile de Trente, IIème partie, chapitre 16, §1. Ce Catéchisme qui avait été ordonné par le Concile de Trente en 1562 a été publié en 1566. A l’origine destiné à la formation du clergé, il fait toujours autorité en tout ce qui concerne la doctrine catholique.
- Dans son Instruction sur le baptême des petits enfants de 1980, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a de nouveau affirmé : « Quant aux petits enfants décédés sans avoir reçu le baptême, l’Église ne peut que les confier à la miséricorde de Dieu, comme elle fait dans le rite des funérailles établi pour eux », Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Instruction Pastoralis actio, n o 13. Dans le Catéchisme de l’Église Catholique, publié en 1992, le mot « limbes » n’est plus utilisé, mais sa réalité n’est pas non plus révoquée: « La grande miséricorde de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés, et la tendresse de Jésus envers les enfants, qui Lui a fait dire « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas » (Mc 10:14) nous permettent d’espérer qu’il y ait un chemin de salut pour les enfants morts sans baptême. D’autant plus pressant est aussi l’appel de l’Église à ne pas empêcher les petits enfants de venir au Christ par le don du saint baptême » (§1261). En 2007, un document de la Commission Théologique Internationale, sur « L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême », a reconnu: « L’idée des limbes, que l’Église a employée pendant des siècles pour désigner le sort des enfants qui meurent sans baptême, n’a pas de fondement clair dans la Révélation, même si elle a été longtemps utilisée dans l’enseignement théologique traditionnel »( §3). Selon ce document, la théorie des limbes reste « une opinion théologique possible » (§41) et la nécessité du sacrement du baptême est réaffirmée avec force, mais nous pouvons avoir « l’espérance que Dieu sauvera ces enfants lorsque nous n’avons pas été capables de faire pour eux ce que nous aurions voulu faire, à savoir les baptiser dans la foi et dans la vie de l’Église » (§103).
- Cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique, §1367: « Le sacrifice du Christ et le sacrifice de l’Eucharistie sont un unique sacrifice : » C’est une seule et même victime, c’est le même qui offre maintenant par le ministère des prêtres, qui s’est offert lui-même alors sur la Croix. Seule la manière d’offrir diffère » (Cc. Trente, sess. 22a, Doctrina de ss. Missae sacrificio, c. 2 : DS 1743). » Et puisque dans ce divin sacrifice qui s’accomplit à la messe, ce même Christ, qui s’est offert lui-même une fois de manière sanglante sur l’autel de la Croix, est contenu et immolé de manière non sanglante, ce sacrifice est vraiment propitiatoire » (ibid.).
- Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, §1486: « Le pardon des péchés commis après le Baptême est accordé par un sacrement propre appelé sacrement de la conversion, de la confession, de la pénitence ou de la réconciliation »; §1495: « Seuls les prêtres qui ont reçu de l’autorité de l’Église la faculté d’absoudre peuvent pardonner les péchés au nom du Christ »; §1497: « La confession individuelle et intégrale des péchés graves suivie de l’absolution demeure le seul moyen ordinaire pour la réconciliation avec Dieu et avec l’Église ».
- Concile de Trente, §1573, canon 23. Voir aussi §1534: « Personne ne peut savoir, d’une certitude de foi excluant toute erreur, qu’il a obtenu la grâce de Dieu. »
- Cf. Concile de Trente, §1545: « C’est donc dans cette perspective qu’il faut proposer aux hommes justifiés, qu’ils aient sans cesse gardé la grâce reçue ou qu’ils l’aient recouvrée après l’avoir perdue, les mots de l’Apôtre : “Soyez riches de toute œuvre bonne, sachant que votre labeur n’est pas vain dans le Seigneur” 1Co 15,58, car “Dieu n’est pas injuste au point d’oublier ce que vous avez fait et la charité dont vous avez fait preuve en son nom” He 6,10, et : “Ne perdez pas votre confiance ; elle aura une grande récompense” He 10,35. Et c’est pourquoi, à ceux qui agissent bien “jusqu’à la fin” Mt 10,22 ; Mt 24,13 et qui espèrent en Dieu, il faut proposer la vie éternelle à la fois comme la grâce miséricordieusement promise par le Christ Jésus aux fils de Dieu et “comme la récompense”, que Dieu, selon la promesse qu’il a faite lui-même, accordera à leurs œuvres bonnes et à leurs mérites. Telle est, en effet, “la couronne de justice” dont l’Apôtre disait qu’elle lui était “réservée après son combat et sa course et lui serait donnée par le juste juge, non seulement à lui, mais aussi à tous ceux qui attendent avec amour son avènement” 2Tm 4,7-8″;
§1582, canon 32: « Si quelqu’un dit que les bonnes œuvres de l’homme justifié sont les dons de Dieu, en telle sorte qu’elles ne soient pas aussi de bons mérites de justifié ; ou que, par les bonnes œuvres qu’il fait par la grâce de Dieu et les mérites du Christ (dont il est un membre vivant), le justifié ne mérite pas vraiment un accroissement de la grâce, la vie éternelle et (s’il meurt dans la grâce) l’entrée dans la vie éternelle, ainsi que l’accroissement de gloire : qu’il soit anathème! »;
§1574, canon 24: « Si quelqu’un dit que la justice reçue ne se conserve pas et même ne s’accroît pas devant Dieu par les bonnes œuvres, mais que ces œuvres ne sont que le fruit et le signe de la justification obtenue et non pas aussi la cause de son accroissement : qu’il soit anathème! »