Nous présentons ici, avec l’aimable autorisation de l’auteur, un texte de l’évangéliste Mike Gendron, qui est la transcription du DVD/CD : « God and the Gushy Gospel » 1. La transcription et la traduction en français sont de Liliane Fleurian.
Chers amis chrétiens, bonjour ! Quel privilège que de pouvoir ouvrir la Parole de Dieu pour approfondir ensemble l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ ! Mais malheureusement, des personnes se réclamant de la foi chrétienne dénaturent souvent cet Évangile.
Vous rappelez-vous ce qui s’est passé l’an dernier à Kansas City ? Un jury a attribué 2,2 millions de dollars de dommages et intérêts à une malade atteinte du cancer, parce que son pharmacien avait dilué les produits destinés à sa chimiothérapie. Ce pharmacien a plaidé coupable. Il avait voulu augmenter sa marge bénéficiaire. Le héros dans cette affaire était le représentant en produits pharmaceutiques, qui a lancé l’alerte après avoir vu un autre patient mourir du cancer. On a peine à imaginer pire trahison, tromperie plus épouvantable ! Pourtant, une trahison plus cruelle encore a cours actuellement dans nos églises. On dilue l’Évangile, on le dénature au point qu’il perd sa puissance divine et devient incapable de guérir ce mal mortel qu’est le péché. On édulcore tellement l’Évangile qu’il perd le pouvoir de sauver les âmes, et beaucoup se croient sauvés, alors qu’en réalité on les a cruellement dupés. Paradoxalement, ceux qui donnent l’alarme et dénoncent cette duperie passent non pour des héros, mais pour des fauteurs de troubles. On les accuse de semer la division, de manquer d’amour et de tolérance. On les taxe d’étroitesse d’esprit. Tant pis ! La vérité, il nous faut la proclamer, à la gloire de notre Sauveur Jésus-Christ ; il nous faut secourir les victimes de cet évangile qui n’en est plus un. Il nous faut mettre notre foi en action. Nous ne devons plus supporter que ce faux évangile fasse autant de victimes, car à la fin de leur vie terrestre, ceux qui auront accepté un faux évangile seront livrés à une éternité sans Christ.
Il nous faut vraiment comprendre à quel point cette question est urgente, même dans les églises qui nous sont familières, et annoncer l’Évangile de la grâce dans toute sa pureté. Laisserons-nous remplacer l’Évangile biblique par un évangile version « light » ? Paul nous avertit dans Galates 1, versets 7 et 8 : « …Il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent altérer l’Évangile du Christ… Mais si nous-mêmes, si un ange du ciel annonçait un évangile s’écartant de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème [maudit] ! » Pourquoi donc Paul parle-t-il de maudire ? Pourquoi être si inflexible envers ces judaïsants qui ont perverti l’Évangile ? Parce qu’il n’y a pas de pire offense que de dénaturer l’unique moyen permettant de sauver les pécheurs du châtiment divin et des tourments éternels. Voilà pourquoi Paul est tellement inflexible.
Cherchons ensemble dans les Écritures les réponses aux questions suivantes :
- En quoi consiste cet évangile édulcoré ?
- Quels sont ses effets sur l’Église ?
- Comment discerner la différence entre l’évangile dilué et édulcoré, et le véritable Évangile de la grâce ?
- Comment alerter les victimes de l’évangile édulcoré ?
- Comment contribuer à la solution, et non plus au problème ?
Aujourd’hui je désire interpeller chacun d’entre vous, et exhorter chacun à livrer « le bon combat de la foi ». Braquer le projecteur sur l’évangile édulcoré, c’est se rendre impopulaire à coup sûr. Peut-être avez-vous parfois essayé, puis baissé les bras. Mais il est temps de reprendre du service pour le Roi des rois. Certains d’entre vous pensent peut-être faire partie des réservistes, mais il est temps de reprendre du service actif !
Qu’est-ce que cet évangile édulcoré ?
C’est un message dilué, une contrefaçon de l’Évangile véritable. Il est conçu de manière à n’offenser personne. Peut-être ne trouverons-nous rien à redire à sa formulation ; mais ce qui le rend trompeur, c’est justement ce qu’il passe sous silence. Ce faux évangile est sans valeur aucune et constitue un piège mortel, car ceux qui le reçoivent auront « cru en vain », comme dit Paul dans 1 Corinthiens 15 : 2. Nous devons nous attacher à l’Évangile tel que Paul l’a annoncé, afin de ne pas « croire en vain ».
J’espère que vous comprenez ceci : nous pouvons commettre toutes sortes d’erreurs dans nos affaires terrestres sans que cela nous coûte la vie.
Peut-être ne trouverons-nous rien à redire à sa formulation ; mais ce qui le rend trompeur, c’est justement ce qu’il passe sous silence.
Pourquoi cet évangile édulcoré est-il si populaire de nos jours ? C’est qu’il exalte l’homme. Il flatte l’homme, il rapetisse Dieu et tout ce qui concerne Dieu. Il est centré sur l’homme et non sur Christ ; il donne à penser que Dieu est tenu de répondre à une initiative humaine ! Il se préoccupe des « besoins ressentis » de l’homme, mais passe à côté de son besoin spirituel véritable. L’homme a besoin de recevoir le pardon de ses péchés et d’être réconcilié avec Dieu. Rick Warren, l’auteur de L’Église, une passion, une destinée, écrit que tout être humain peut être gagné à Christ ; il suffirait de découvrir « la clé de son cœur ». Et le meilleur point de départ serait « le besoin ressenti par la personne ». Mais non, ce n’est pas là une annonce de l’Évangile. Il nous faut parler à l’homme de son besoin spirituel véritable, et pas de ses besoins « tels qu’il les ressent ». Le plus grand besoin spirituel d’un être humain, c’est d’être réconcilié avec Dieu. En effet, « Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort » (Proverbes 14 : 12). Le chemin de l’homme conduit à une fin sans espérance, mais le chemin de Dieu conduit à une espérance sans fin.
Pourquoi l’évangile édulcoré a-t-il tant de succès aujourd’hui ?
De plus en plus de prédicateurs éliminent tout ce que l’Évangile peut avoir d’offensant, afin de le rendre attrayant pour le plus grand nombre possible. Ils recherchent l’approbation et l’admiration des hommes ; ils se veulent populaires, influents ; certains veulent même s’enrichir. Depuis 2000 ans, rien n’a changé. Dès le premier siècle, l’apôtre Jean constatait que beaucoup croyaient en Jésus, mais « ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue. Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu » (Jean 12 : 42-43). Dans Jean 5 : 44, on voit Jésus reprendre les chefs religieux qui tiraient « leur gloire les uns des autres », et ne cherchaient pas « la gloire qui vient de Dieu seul. » Dans son étude L’ancienne et la nouvelle croix, A.W. Tozer affirme que le message évangélique couramment annoncé produit un christianisme charnel. 1 L’ancienne croix mettait l’homme à mort ; la nouvelle croix le divertit. L’ancienne croix condamnait les hommes ; la nouvelle leur procure du plaisir. L’ancienne croix détruisait la confiance en la chair, mais la nouvelle croix conduit à faire confiance à la chair.
Qui aurait cru que les attaques les plus insidieuses et les plus redoutables contre l’Évangile allaient venir du dedans de l’Église ? Satan y fait plus de dégâts en semant l’ivraie qu’en fauchant le blé. Parlant de l’accomplissement des prophéties, John Walvoorde dit que d’après l’Écriture, l’Église professante deviendra apostate. Effectivement, nous sommes dans les derniers jours. Cette apostasie-là se manifeste dans l’Église, qui s’éloigne de Dieu. C’est à la fois décourageant de voir tant de gens s’éloigner de la vraie foi, et encourageant de constater que le Seigneur Jésus a dit que toutes ces choses doivent arriver avant qu’Il ne revienne chercher son Église véritable.
L’Évangile édulcoré produit énormément de « décisions pour Christ », mais bien peu de conversions authentiques.
Quels sont les effets de l’évangile édulcoré?
Selon G. Barna, 87% des Américains se disent chrétiens. Mais nous constatons que plus que partout ailleurs au monde, on commet dans notre pays des crimes violents, et le tissu social se détériore. Dans bien des cas, les statistiques sont identiques au-dedans de l’Église et à l’extérieur d’elle, ce qui prouve que l’Église n’a aucun impact sur la société. Il y a autant de divorces au-dedans de l’Église qu’en dehors d’elle. Comment se fait-il que l’Amérique soit tombée plus bas que jamais dans le péché, alors que les effectifs des églises indiquent une croissance sans précédent ? Il y a là une contradiction ! L’Évangile édulcoré produit énormément de « décisions pour Christ », mais bien peu de conversions authentiques. Sur ces 87% qui se réclament de Jésus-Christ, 57% croient que « si on se conduit correctement, on ira au ciel ». 53% de ces « chrétiens » ignorent ce que signifie « Jean 3 :16 ». Il y a quelques années, quand Al Gore était candidat à la présidence des Etats-Unis, il disait que son verset préféré était « Jean 16 : 3 ». Si vous l’avez entendu à ce moment-là, vous avez peut-être cherché « Jean 16 : 3 » : « Ils agiront ainsi parce qu’ils ne connaissent ni le Père, ni le Fils. » Sur ces 87%, 12% ont répondu que la femme de Noé s’appelait Jeanne d’Arc. Oui, cela fait rire, mais cela dénote une Église dite professante en piteux état.
Dans son ouvrage God and the Waste Land, David Wells écrit que Dieu n’a guère d’impact sur l’Église. Sa vérité est trop lointaine, sa grâce est devenue banale, ses jugements sont trop laxistes, son évangile est trop facile, et son Christ est trop ordinaire. A une vitesse effrayante, l’Église perd son intégrité, son sens moral, et son peuple établi par Dieu. Nous avons invité le monde à envahir l’Église, et nous cherchons à satisfaire les désirs de ce monde, à grand renfort de prédications raccourcies, de spectacles, de clips vidéo, de sketchs. Les gens de ce monde ne veulent pas d’un prédicateur qui les exhorte à se soumettre à la grâce de Dieu, qui parle de valeurs absolues, et qui appelle à la repentance.
A propos de l’Église du 21e siècle, John MacArthur écrit : « L’Église évangélique perd la capacité de résister à l’erreur quand elle perd le désir de prendre clairement position pour la vérité. » Devenue incapable de discerner l’erreur, cette Église ne cherche ni à la réfuter, ni à conserver la pureté doctrinale. Le compromis et la capitulation devant les ennemis de la vérité sont devenus monnaie courante.
Devenue incapable de discerner l’erreur, cette Église ne cherche ni à la réfuter, ni à conserver la pureté doctrinale.
Écoutez donc cette petite histoire qui est plus proche de la réalité que beaucoup ne s’imaginent. Un jeune pasteur recherche un poste dans une église. Le président du Conseil lui demande s’il connaît bien la Bible. « Oh oui, répond-il, je sens que je la connais bien. » « Voulez-vous nous relater la parabole du fils prodigue? » demande le président. « D’accord, je vais faire de mon mieux », répond le jeune proposant. « Un Pharisien appelé Nicodème se rend à Jéricho pendant la nuit. Chemin faisant, il fait une chute dans un endroit pierreux où les épines l’étouffent presque. Le lendemain matin, Salomon et son épouse Gomorrhe passent par là et le transportent dans l’arche pour que Moïse prenne soin de lui. Mais pendant qu’on le fait passer par la porte occidentale, sa chevelure s’accroche à la branche d’un arbre et il reste pendu là quarante jours et quarante nuits. Il a faim, alors des corbeaux viennent le nourrir. Le jour suivant, trois mages l’emmènent au port, où il s’embarque pour Ninive. Arrivé là-bas, il aperçoit Dalila assise sur un mur. Alors Nicodème dit : ‘Jetez-la en bas.’ ‘Combien de fois?’ demandent les mages. ‘Soixante-dix fois sept fois’ , répond Nicodème. Alors ils la jettent en bas 490 fois. Son corps éclate, et on remplit douze paniers avec les restes. La question qui se pose est de savoir de qui elle sera la femme lors de la résurrection. » Alors le président dit aux membres du conseil : « Je crois qu’il nous faut accepter sa candidature. Il est très jeune, mais il a une bonne connaissance de la Bible. » J’exagère à peine.
Oui, on connaît bien mal la Bible dans les églises actuelles : deux chrétiens sur trois affirment que la vérité est relative et qu’elle se fonde sur les sentiments, l’expérience, et les émotions. Ils ne comprennent pas que la Parole de Dieu est une réalité objective. À la place de Christ, nous avons installé notre propre culture. Au lieu de la sanctification, nous recherchons le développement personnel ; au lieu de la repentance, « la guérison » ; au lieu de la Providence, la chance, et au lieu de l’espérance invincible, la gratification immédiate. Le postmodernisme convie tout un chacun à se façonner un dieu à son image, un dieu conforme à nos désirs humains. Que de fois on entend dire : « Dieu, tel que je le conçois, n’est jamais en colère » ou bien : « Dieu, tel que je le conçois, n’enverrait jamais personne en enfer ». Chacun se fabrique un dieu conforme à son imagination et à ses désirs.
Comment l’Église a-t-elle pu tomber aussi bas ? Au lieu de se laisser sanctifier par la vérité, elle a adopté les procédés du monde, les techniques de motivation, les stratégies du marketing, pour mêler l’ivraie au bon grain. Il y a quelques années, une église à Dallas au Texas annonçait dans le quotidien Dallas Morning News que chaque nouveau venu recevrait une pièce d’un dollar en argent. Le résultat, c’est que là où beaucoup se réclament de Christ, rares sont ceux qui sont nés de nouveau et connaissent Christ véritablement. Nous nous efforçons de faire entrer le monde dans l’Église, au lieu d’encourager l’Église à aller vers le monde. Au temps de l’Ancien Testament, c’était le monde qui s’approchait du Temple de Jérusalem. Mais aujourd’hui, le temple de Dieu est en chaque chrétien authentique, et maintenant c’est à nous d’aller vers le monde pour proclamer Christ. Incontestablement, des fils de ce monde occupent la chaire de certaines églises. L’apôtre Jean les décrivait en ces termes : « Eux, ils sont du monde ; c’est pourquoi ils parlent d’après le monde, et le monde les écoute » (1 Jean 4 : 5).
Je ne citerai que quelques exemples de cet évangile édulcoré, tronqué, dilué. Robert Schuller a donné la parole à des Mormons et à des Catholiques dans son église. Il se glorifie de ce que des milliers de pasteurs, des centaines de rabbins, et plus d’un million de musulmans regardent ses émissions chaque semaine. Selon lui, le christianisme moderne est affligé d’un vice fondamental : selon lui, « rien n’est plus destructeur pour la personnalité humaine, ni plus contre-productif pour l’évangélisation (et tout cela dans le nom de Christ) que cette odieuse stratégie anti-chrétienne consistant à faire croire aux hommes qu’ils sont des pécheurs perdus. » Alors que je participais dernièrement à une conférence à Anaheim en Californie, ma femme et moi avons profité de l’occasion pour aller visiter la « Cathédrale de Cristal » de Robert Schuller. Pendant cette visite, nous avons conversé avec cinq ou six membres du personnel de Schuller et posé cette question : « Selon l’enseignement de votre église, comment un pécheur peut-il être admis au ciel ? » Pas une seule fois on ne nous a dit : « Par grâce, et par la foi en Jésus-Christ. » Non, on nous répondait : « Il nous suffit de nous aimer les uns les autres, alors Dieu nous permettra d’entrer dans son Royaume. » Au guide qui nous a fait visiter le campus de cette cathédrale (la visite dure 45 minutes), ma femme a demandé : « Est-ce que vous parlez de Jésus-Christ à ces visiteurs qui viennent du monde entier ? » Il a répondu : « Non, c’est là le rôle du culte dominical. » Pourtant, quelle occasion incomparable ce serait de partager l’Évangile de Jésus-Christ ! Mais sans doute est-ce mieux ainsi, car de toute façon ces personnes ignorent ce qu’est le véritable Évangile. Malheureusement, prenant cette cathédrale pour une expression de la foi chrétienne, beaucoup de gens suivent ses émissions télévisées.2 L’évangile édulcoré se garde bien d’attirer l’attention sur la question du péché.
L’Église est en pleine transformation. Il y a peu de temps encore, elle nous exhortait à mourir à nous-mêmes et à nous repentir de notre péché. Aujourd’hui l’Église annonce un message psychologisant. Elle ne nous parle plus de l’âme, mais du moi. L’homme tient à avoir « une bonne image » de lui-même ; il rejette à la fois la notion de péché et l’idée qu’il a besoin d’être sauvé. Actuellement, l’Église redit sans arrêt que « nous devons accepter les autres exactement tels qu’ils sont. » Souvent, elle n’est guère plus qu’un bureau de bienfaisance surmonté d’un clocher ! Une habile tactique du diable consiste à transformer les prédicateurs en avocats de la vie vertueuse et du développement personnel tout en escamotant l’Évangile, afin de n’offenser personne. On essaie de servir Dieu sans offenser Satan !
Connaissez-vous le « Ragamuffin Gospel » [L’évangile des galopins]? C’est le message que prêche Brennan Manning, un prêtre catholique, actuellement un des orateurs les plus recherchés dans les églises évangéliques. J’ai eu l’occasion de converser avec lui, alors qu’il dédicaçait son livre, The Ragamuffin Gospel, au siège de l’Association des Libraires Chrétiens.
Actuellement, l’Église redit sans arrêt que « nous devons accepter les autres exactement tels qu’ils sont. » Souvent, elle n’est guère plus qu’un bureau de bienfaisance surmonté d’un clocher !
L’évangile édulcoré tolère le péché. Sans doute avez-vous entendu parler de Gene Robinson. En préparant ce message, je n’arrivais pas à me rappeler son nom, alors j’ai tapé dans Google : « Évêque gay ». Son nom s’est alors affiché sur l’écran. Voilà la raison de sa notoriété… Cet homme déclare : « Je me réjouis avec mes frères gays et mes sœurs lesbiennes. Nous sommes unis par notre foi en Jésus-Christ, et aucun lien n’est plus grand que celui-là. Quand nous serons tous au ciel, nous nous entendrons tous, car Dieu ne permettra pas qu’il en soit autrement. » Gene Robinson est père de deux enfants, et il est divorcé. Cela fait treize ans qu’il vit avec un autre homme. Il dit : « Je rends un culte à un Sauveur qui sait ce que cela signifie d’être accusé faussement et injustement. »
L’évangile édulcoré tolère aussi l’erreur. Les librairies évangéliques ont à présent des rayons entiers consacrés à la promotion des hérésies. Certaines vendent aussi des objets de piété catholiques. J’ai fait part de mon souci à la direction de la chaîne de magasins en question, et on m’a répondu: « La présence d’objets catholiques dans nos rayons, c’est ce qui nous distingue des autres librairies chrétiennes évangéliques, qui en raison de leur appartenance dénominationnelle censurent ce type de produit. Sans être catholique moi-même, je reconnais dans les catholiques romains des frères en Christ. » Savez-vous que les principaux animateurs d’émissions protestantes, tout comme l’Association des Libraires Chrétiens, offrent maintenant un espace à l’Église catholique et à l’Église Orthodoxe Grecque pour qu’elles présentent leur évangile perverti ? Nous faisons bon accueil à l’erreur, et nous évitons de prendre position pour la vérité. A ce propos, pour ceux qui lisent l’anglais, je recommande la lettre de nouvelles mensuelle qui paraît sur notre site Internet. 3
En quoi l’évangile édulcoré diffère-t-il de l’Évangile authentique?
Combien il est essentiel de penser et de raisonner en termes d’opposition, d’antithèse ! L’évangile édulcoré ne peut être discerné que si on le compare à la vérité.
1°) L’évangile édulcoré insiste exagérément sur l’amour et la grâce du Seigneur, et ne parle que rarement de la sainteté de Dieu, de sa droiture, de sa justice.
2°) L’évangile édulcoré cherche simplement à recruter des adeptes, mais la proclamation de l’Évangile véritable engendre des disciples et leur enseigne à obéir à tous les commandements du Seigneur (Jean 15 : 16).
3°) L’évangile édulcoré est impuissant à sauver le pécheur, mais l’Évangile véritable est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Romains 1 : 16).
4°) L’évangile édulcoré sollicite l’homme au niveau de ses aspirations charnelles, mais l’Évangile véritable le sollicite au niveau de son besoin spirituel : le besoin d’être pardonné et réconcilié avec Dieu. Il est écrit que la repentance doit être proclamée à toutes les nations en son Nom (Luc 23 : 46-47).
5°) L’évangile édulcoré laisse à l’homme l’illusion qu’il est fondamentalement bon, mais le véritable Évangile déclare qu’aucun de nous n’est bon, qu’aucun de nous n’est juste aux yeux de Dieu (Romains 3 : 10-18 ; Ecclésiaste 7 : 20).
6°) L’évangile édulcoré encourage l’unité entre toutes les religions, mais le véritable Évangile incite à rechercher la pureté doctrinale.
7°) L’évangile édulcoré est indulgent envers l’erreur et le péché, mais le véritable Évangile est exclusif et produit des divisions nettes. À Dallas au Texas se trouve l’église homosexuelle la plus grande du monde. Elle avait pour pasteur Mel White, l’ancien « nègre » de Billy Graham. Voilà une église qui confesse le Nom de Jésus-Christ, et dont tous les membres se disent chrétiens, mais l’homosexualité constitue leur mode de vie. En effet, l’évangile édulcoré est indulgent envers l’erreur et le péché. Il renforce l’estime de soi, favorise le « développement personnel », alors que le véritable Évangile conduit au reniement de nous-mêmes et anéantit l’orgueil. A deux reprises le Nouveau Testament cite ce verset de l’Ancien Testament : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. » Combien il est difficile pour un homme fier d’entrer dans le Royaume des cieux ! Il doit d’abord s’humilier sous la main souveraine du Tout-Puissant.
8°) L’évangile édulcoré permet de « se sentir bien dans sa peau » et il flatte agréablement l’oreille de ses auditeurs, mais le véritable Évangile est une offense à l’ego humain. Il convainc de péché et produit la « tristesse selon Dieu », c’est-à-dire la repentance. Il reconnaît que le Saint d’Israël, le Seigneur Jésus-Christ, a dû offrir sa vie en sacrifice à cause de nos péchés. L’évangile édulcoré convie à une existence plus agréable, alors que l’Évangile véritable offre une nouvelle vie en Christ. Lorsque nous croyons à l’Évangile et que Dieu nous attire à lui, par la foi en Jésus-Christ nous devenons de nouvelles créatures en Christ : le vieil homme est mort au Calvaire. Nous recevons une vie nouvelle, à vivre pour la seule gloire du Christ Jésus.
9°) L’évangile édulcoré communique une fausse espérance ; l’Évangile véritable nous procure l’assurance. Mais savez-vous que la moitié de ceux qui se disent chrétiens affirment qu’il est impossible d’être assuré de son salut ? Cependant, lorsqu’on parvient à la connaissance de l’Évangile authentique, on reçoit cette assurance qui repose sur les promesses de Dieu et sur la puissance de Dieu.
10°) L’évangile édulcoré est facile à croire : il ne demande pas de repentance. Mais l’Évangile véritable est difficile à croire, à moins que l’on ne soit convaincu de péché. Je vous recommande chaleureusement l’ouvrage de John MacArthur, Hard to Believe [Difficile à croire] (Éditions Nelson, USA), car il traite en profondeur la question de cet évangile édulcoré qui sévit dans un si grand nombre d’églises.
11°) Les victimes de l’évangile édulcoré « acceptent Christ », comme on dit, mais un Christ tel qu’ils se le représentent au travers de leur tradition religieuse ou de leur philosophie personnelle. Ces malheureux aimeraient bien fuir la punition du péché sans renoncer à la puissance et aux plaisirs du péché. Ils voudraient bien avoir les bénédictions du Christ, mais non une relation authentique avec lui. N’avez-vous pas rencontré ce genre de personnes qui se disent chrétiennes ?
Les catholiques se disent chrétiens, mais en général ils n’acceptent que le Christ de leur tradition religieuse. Ils voient le Seigneur comme au travers d’une grille, et non selon la pureté de l’Évangile. On leur a appris que seul le magistère de leur Église était habilité à interpréter la Parole de Dieu, alors ils restent prisonniers de leur tradition ecclésiale, qui joue un peu pour eux le rôle d’une police d’assurance contre l’incendie. Ils veulent échapper au châtiment pour le péché, sans être sauvés de la puissance du péché et sans vivre une vie victorieuse dans le Christ Jésus. Ces victimes d’un « autre évangile » veulent bien que Christ soit le prêtre qui procure le pardon de leurs péchés, mais non le prophète qui les instruit, et le Roi qui règne sur eux. Ils l’appellent « Sauveur » et « Seigneur » tout en rejetant son autorité et ses promesses. Ils voudraient avoir la vie éternelle, mais aussi le droit de la mériter, pour qu’on puisse dire qu’ils l’ont gagnée : ils la refusent en tant que don divin totalement immérité. Pour ces victimes d’un autre évangile, nous prions selon 2 Timothée 2 : 25-26, « [Le serviteur de Dieu] doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté. » Mais beaucoup confessent Christ tout en restant esclaves des ruses du diable. Prions donc pour qu’ils parviennent à la repentance, et allons vers eux pour leur annoncer l’Évangile de la grâce dans toute sa pureté.
Annonçons tout l’Évangile. Parlons du véritable problème de l’homme : il est mort dans ses péchés, et il est un « enfant de colère ». Il est irrémédiablement perdu, et Jésus-Christ est sa seule et unique espérance.
Je ne peux même pas imaginer le sort tragique de ceux qui se croyaient chrétiens, le jour où ils se tiendront devant le Seigneur Jésus-Christ au grand trône blanc, et quand retentiront dans leurs oreilles ces paroles sévères entre toutes : « Je ne vous ai jamais connus, éloignez-vous de moi. » Alors ils seront précipités dans l’étang de feu pour l’éternité. Il nous faut atteindre ces personnes pour leur présenter l’Évangile dans toute sa clarté, toute sa pureté. Il nous faut revenir à l’Évangile biblique dans son entièreté. Il nous faut examiner notre propre marche avec le Seigneur et nous repentir de toute mondanité, de toute indifférence, de toute apathie, de toute paresse, de toute désobéissance volontaire. Il nous faut appeler à la repentance ceux qui diluent l’Évangile, et placer devant eux les exigences de la Parole de Dieu. Choisissons pour rendre notre culte à Dieu des assemblées où il est authentiquement exalté, et fuyons celles où Christ est dehors, en train de frapper à la porte. Quand on considère l’Église de Laodicée (certains commentateurs soutiennent que nous sommes dans le temps de cette église-là, celle des derniers jours avant que le Seigneur ne vienne chercher les siens), on voit Jésus qui se tient dehors, à la porte. Il frappe pour qu’on lui ouvre. On l’a remplacé par toutes sortes de programmes, de divertissements, de sketches. Ceux qui sont dans des églises où le Seigneur n’est pas exalté, encourageons-les à aller dans des églises où il est adoré en esprit et en vérité, là où l’on enseigne la pure doctrine de Christ. Annonçons tout l’Évangile. Parlons du véritable problème de l’homme : il est mort dans ses péchés, et il est un « enfant de colère » (Éphésiens 2 : 1-3). Il est irrémédiablement perdu, et Jésus-Christ est sa seule et unique espérance.
Mais par grâce, Dieu a pourvu : il a donné Christ, qui est mort pour les impies (Romains 5 : 6). Christ a été livré pour nos offenses, et il est ressuscité pour notre justification (Romains 4 : 24). Disons aux gens comment ils peuvent être sauvés : le salut personnel est fondé sur « la repentance envers Dieu, et sur la foi dans notre Seigneur Jésus-Christ » (Actes 20 : 21). Disons la vérité : personne ne reçoit le salut de Dieu sans être convaincu de péché et du jugement à venir. C’est par l’Esprit de Dieu qu’on reçoit cette conviction, selon Jean 16 : 8-11 : « Quand il [le Saint-Esprit] sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement : en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ; la justice, parce que je vais au Père et que vous ne me verrez plus ; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. » Dieu ne donne pas la vie en Christ à ceux qui n’ont pas été mis à mort par la loi, comme il est écrit dans Galates 3 : « La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Loin de là ! S’il avait été donné une loi qui puisse procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis soit donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient. Avant que la foi vienne, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été comme un précepteur pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi. » Dieu ne revêt pas de sa robe de justice un pécheur qui n’est pas dépouillé de sa propre justice, comme l’explique Paul dans Philippiens 3 : 8-9 : « Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout : je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d’être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi. » « La loi du Seigneur est parfaite, elle restaure l’âme » (Psaume 19 : 8).
Exhortons tout pécheur à cesser de s’efforcer de se sauver lui-même. Si quelqu’un compte sur son baptême d’eau pour être régénéré, il doit se repentir de cela, car le baptême d’eau est exclusivement réservé à ceux qui ont mis leur foi en Christ et se sont approchés de lui. Si quelqu’un s’efforce de mériter son salut, il doit cesser net de croire que ses propres bonnes œuvres, les rites religieux, et les sacrements peuvent le lui procurer. Il doit cesser de faire confiance à sa propre obéissance aux commandements en tant que moyen d’accéder au ciel : en effet le chrétien obéit aux commandements par amour pour Dieu, et non pour obtenir la vie éternelle. Nous obéissons parce que nous avons reçu la vie éternelle, par grâce imméritée. Exhortons nos amis à cesser de compter, pour leur salut, sur leur religion ou sur leur appartenance à une église. Là où ils se montrent sincères, zélés et pieux, rappelons-leur que ni leur sincérité, ni leur zèle, ni leur piété ne peuvent leur procurer le salut : seule la foi dans le Seigneur Jésus-Christ les sauvera. Appelons-les à se repentir de toute fausse conception du salut, à se repentir d’avoir fait confiance à « un autre Jésus » (par exemple au « Jésus » des Mormons, qui est une simple créature et non le Fils éternel de Dieu). Appelons les pécheurs à se repentir d’avoir cru en un évangile dilué ou édulcoré, ou d’avoir eu recours à d’autres médiateurs que le Christ Jésus : lui seul est médiateur entre l’homme et Dieu. Appelons les pécheurs à se repentir de s’être contentés de s’avancer en réponse à un appel, sans que ce soit dans la foi. Lors des appels, certains répètent une prière, mais sans repentance, ou alors ils s’avancent sans être convaincus par le Saint-Esprit. Je ne dis pas que personne n’a jamais été sauvé en s’avançant à la suite d’un appel, loin de là ! Mais ce n’est pas le fait de s’avancer qui sauve : seule la foi en Jésus-Christ sauve. Appelons les pécheurs à se repentir d’avoir honoré Dieu du bout des lèvres en répétant des prières, alors que leur cœur était loin de lui.
Au cours de ce week-end, nous avons écouté certains témoignages montrant que si on demande à des auditeurs de croire au Seigneur Jésus-Christ et de crier à lui pour être sauvés, on entend monter vers lui des prières tout à fait extraordinaires. Mais si vous demandez à quelqu’un de répéter une prière après vous, vous n’avez aucun moyen de savoir s’il a vraiment compris l’Évangile ou non. Ne l’oublions pas : ce par quoi les gens seront attirés, c’est à cela qu’ils resteront attachés. Les églises actuelles les attirent au moyen de spectacles et de petits sketchs. Malheureusement, le jour où les spectacles et les sketchs perdent de leur charme, on les voit repartir.
Ne l’oublions pas : ce par quoi les gens seront attirés, c’est à cela qu’ils resteront attachés. Les églises actuelles les attirent au moyen de spectacles et de petits sketchs.
L’évangile édulcoré a envahi l’Église. J’espère que vous en avez conscience : cette Église est un immense champ de mission. Si quelqu’un se dit « né de nouveau », cela peut être le cas, mais cela peut très bien aussi ne pas l’être. Tout à l’heure on m’a demandé quels étaient mes critères pour tester la foi d’un interlocuteur qui se dit chrétien. Je dirai d’abord que si comme moi vous avez été sauvé par le sang de Jésus-Christ, vous êtes toujours prêt à rendre témoignage de la manière dont Dieu vous a sauvé. Il est donc juste de demander à votre interlocuteur de vous parler des circonstances de sa conversion, de vous dire comment le Seigneur l’a amené à la foi en Jésus-Christ. Tout vrai chrétien sera prêt à témoigner de ce merveilleux tournant dans son existence. Mais si on vous répond: « J’ai toujours été chrétien », ou bien « C’est à cause du baptême que j’ai reçu à ma naissance », alors une sorte de « voyant rouge » intérieur s’allume en vous, et vous savez qu’il faut évangéliser cette personne-là. Quand on me dit : « Je suis devenu chrétien en répétant une prière », je demande : « A quel moment avez-vous mis votre foi en Jésus-Christ en tant que Sauveur ? » Si on me dit : « Je me suis avancé pour la prière, quand le prédicateur a fait un appel, il y a dix ans… », je demande : « A quel moment vous êtes-vous confié en Jésus-Christ seul pour qu’il soit votre Sauveur parfait ? » Ce genre de réaction encourage l’interlocuteur à s’examiner lui-même pour voir s’il est dans la foi. Je vous engage à réagir toujours de manière semblable. Et quelle heureuse nouvelle quand on entend le témoignage de quelqu’un que Dieu a réellement sauvé !
Prions ensemble : Père céleste qui nous aimes et nous fais grâce, combien nous te remercions de cette occasion de nous pencher sur ta Parole, de connaître la Vérité, et d’apprendre à discerner entre la vérité et l’erreur. Père, nous savons qu’il n’y a qu’un seul Évangile, un seul Seigneur, un seul baptême. Nous te prions pour que tous ceux qui entendent ou lisent ce message regardent à Christ et trouvent en lui le Sauveur unique et parfait. S’il y en a ici qui se confient en autre chose que le Seigneur Jésus-Christ, permets que dès aujourd’hui ils se confient en lui seul, en sa parfaite suffisance, en sa perfection absolue. Qu’ils mettent leur confiance en toutes ses promesses et en sa grâce, afin de le connaître comme Sauveur, pour vivre une vie de victoire en lui.
Père, nous savons que beaucoup acceptent des compromis au sujet de ton Évangile. Nous prions que tous ceux qui sont présents ici reçoivent de toi la capacité de discerner. Qu’ils puissent poser les questions essentielles, et découvrir si ceux qui se réclament de Christ lui appartiennent réellement. Nous te demandons ces choses pour la seule gloire de ton Fils. Puisse-t-il être exalté dans tout ce que nous disons et faisons. C’est en son Nom que nous te prions, AMEN.
- Ce DVD/CD est disponible ici.
- En raison d’une faillite, la « Cathédrale de Cristal » a été vendue pour 57,5 millions de dollars au diocèse catholique du Comté d’Orange en Californie, en février 2012.
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